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NOTES

DE LA CONJURATION DE CATILINA.


(1) … Dans l’âme et dans le corps.

Salluste a pris le fond de ces idées dans le premier chapitre de la Politique d’Aristote : « Tout animal est composé de corps et d’âme, celle-ci commande, l’autre est essentiellement obéissant. Telle est la loi qui régit les êtres vivants, lorsqu’ils ne sont pas viciés et que leur organisation est dans la nature… Je ne parle pas de ces êtres dégradés chez lesquels le corps commande à l’âme : ceux-là sont constitués contre le vœu de la nature. »


(2) … Le corps à obéir.

Salluste, au chapitre Ier de Jugurtha, présente la même idée : Sed dux atque imperator vitæ mortalium animus est. On peut voir, dans la note qui précède, qu’elle est imitée d’Aristote. Sénèque épît. cxiv) a dit : Rex noster est animus.

Lactance cite ce passage dans son traité de Origine erroris, et ce qu’il dit à ce propos est curieux : « Dans cette alliance du ciel et de la terre, dont l’homme est l’expression et l’image, la substance la plus sublime vient de Dieu : c’est l’âme qui possède l’empire sur le corps ; la substance la plus grossière est le corps qui vient du démon : et c’est le corps qui, formé de terre, doit être soumis à l’âme, comme la terre au ciel. Il est comme un vase, dont l’esprit, qui vient du ciel, se sert comme d’une demeure temporaire. L’âme et le corps ont chacun leurs fonctions distinctes : de façon que ce qui vient du ciel et de Dieu commande, et que ce qui vient de la terre soit assujetti au démon. Cette vérité n’a pas échappé à Salluste, ce méchant homme. (Ici Lactance cite le passage depuis ces mots : Sed