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SALLUSTE.

de la très-illustre maison de Cornélius, qui avait exercé dans Rome l’autorité consulaire (128), trouva une fin digne de ses mœurs et de ses actions. Cethegus, Statilius, Gabinius et Céparius furent exécutés de la même manière.

LVI. Tandis que ces événements se passent à Rome, Catilina, avec toutes les troupes qu’il avait amenées, et que commandait Mallius, organise deux légions ; il proportionne la force de ses cohortes (129) au nombre des soldats ; ensuite, à mesure que des volontaires ou quelques-uns de ses complices arrivent au camp, il les répartit également dans les cohortes. Ainsi, en peu de temps, il parvient à mettre ses légions au complet, lui qui d’abord n’avait pas plus de deux mille hommes. Mais, de toute cette troupe, il n’y avait guère que le quart qui fût régulièrement armé ; les autres, selon ce qui leur était tombé sous la main, portaient des bâtons ferrés ou des lances ; quelques-uns, des pieux aiguisés (130). À l’approche d’Antoine avec son armée, Catilina dirige sa marche à travers les montagnes, portant son camp tantôt vers Rome, tantôt vers la Gaule, sans jamais laisser à l’ennemi l’occasion de combattre. Il espérait avoir au premier jour de grandes forces, dès qu’à Rome les conjurés auraient effectué leur entreprise. En attendant, il refusait les esclaves qui, dès le commencement, n’avaient cessé de venir le joindre par troupes nombreuses. Plein de confiance dans les ressources de la conjuration, il regardait comme contraire à sa politique de paraître rendre la cause des citoyens commune à des esclaves fugitifs.

LVII. Mais, lorsque dans le camp arrive la nouvelle qu’à