Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/210

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faisait avancer à force de bras vers la muraille. Elles étaient divisées en trois étages : dans le bas était la machine du bélier pour battre le pied des remparts ; au milieu une espèce de pont-levis qu’on abattait sur la crête du mur, et par lequel les soldats, logés dans cette partie de la tour, faisaient une invasion sur les remparts, d’où ils chassaient les assiégés. Le dessus était une plate-forme entourée d’une balustrade. Là se tenaient des archers et des soldats armés de longues piques pour écarter les défenseurs de la muraille. (VÉGÈCE, liv. IV, ch. XVII),

(91). ..... Le bélier commença à battre les murailles.

L’historien Josèphe (de Bello judaic, hb. III, cap. xv) donne une ample description de cette machine, dont Végèce se contente d’énoncer l’usage, parce que, sans doute, elle était trop connue de son temps pour être décrite (lib. IV, cap. xin, xyU et xxm). On attribue généralement l’invention du bélier à Epeus, l’un des chefs grecs au siège de Troie (PLINE, liv. VII, ch. ivi) ; mais Vitruve (liv. X, ch. - xix) prétend qu’il fut imaginé par les Carthaginois au siège de Gades. Il fut, par la suite des temps, perfectionné par Cétras de Chalcédoine ; enfin, au siège de Byzance, par Polyde le Thessalien, qui servait sous les ordres de Philippe, roi de Macédoine et père d’Alexandre.

(92). Les deux Syrtes, qui tirent leur nom de la disposition même des lieux.

Syrtes vient du mot grec oûpstv, qui veut dire attirer, parce qu’il semble que les vaisseaux y soient attirés par le tournoiement des flots. Varron attribue ce mouvement continuel du fond de la mer à des bouffées de vent souterrain qui viennent de la côte, et qui poussent tout à coup de côté et d’autre les flots et les sables. Virgile a dépeint ce phénomène dans sa description de la tempête qui fit périr une partie de la flotte froyenne sur la côte d’Afrique :

Très Eurus ab alto,
In brevia et Syrtes urget, miseranîle visu ;
ntiditque vadis, atque aggere cingit arenae.
Æneid., lib. 1, v , 110.

On lit dans Lucain (Pharsale, liv. IX) une description des Syrtes assez conforme à celle de Salluste. Voici les traits principaux pris de la traduction de Brébeuf,avec quelques modifications :