Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/205

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(73). Que son ambition perdit par la suite.

Après Plutarque (in Mario) et Appien (de Bell, civ., lib. I), on peut consulter Valère-Maxime sur les étranges vicissitudes qui marquèrent la vie de Marius (liv. VI, ch. ix, n° 14).

(74). Indigne de cet honneur.

Salluste présente à peu près les mêmes réflexions au sujet des difficultés que Cicéron eut à vaincre pour arriver au consulat (Bell. Catil., ch. XXIII). En effet, le triomphe de Sylla sur la faction populaire avait placé la République presque dans la même situation où elle se trouvait après la mort des Gracques. Et il est assurément bien digne de remarque que deux citoyens natifs d’Arpinum, unis par les liens du sang (car Cicéron était, par les femmes, neveu de Marius), aient, à quarante ans d’intervalle, éprouvé les mêmes difficultés pour parvenir au consulat.

(75). A peine dans sa vingtième aimée.

Plutarque (Vie de Marius) rapporte ce même propos de Metellus. Or l’âge fixé par les lois pour le consulat était de quarante-trois ans. Marius aurait donc eu vingt-quatre ans à attendre avant de se mettre sur les rangs. Le mot était d’autant plus injurieux, que ce plébéien ambitieux, né l’an de Roine 698 (156 av. J. -C), était alors dans sa quarante-huitième année. Le fils de Metellus s’appelait Q. Cécilius Metellus ; il fut surnommé Pius dans la suite, à cause du zèle pieux avec lequel il sollicita du peuple le rappel de son père, qu’avait fait exiler l’ingrat Marius. Ici se trouve quelque différence entre Salluste et le témoignage de Frontin au sujet de la première campagne du jeune Metellus. Par ces mots : Contubernio palris ibidem mililabat, notre historien semble faire entendre qu’il vivait pour ainsi dire sur le pied d’égalité avec son père. Le consul Metellus, au contraire, selon Frontin, bien qu’aucune loi ne lui défendît d’admettre son fils sous la même tente que lui, voulut cependant qu’il vécût comme un simple soldat : Q. Metellus consul, quamvis nulla lege impediretur quin filium contubernalem perpeluum haberet, maluit tamen in ordine merere. Il est probable que c’est Frontin qui a le mérite de l’exactitude pour cette petite circonstance, sur laquelle Salluste, occupé de la suite des faits, n’a sans doute pas arrêté son attention.