Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/198

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honnête homme, non-seulement de son siècle, mais qui ait jamais vécu. ». On le regardait comme le plus versé de, tous les. Romains dans.la philosophie stoïque, qu’il avait étudiée sous Panétius. Cicéron rappelle avec « loge-la gravité digne avec laquelle Rutilius parlait en punlic. H servit avec distinction en qualité de tribun militaire au siège de Numance, sous les ordres de Scipion Émilien. Plus tard il fat questeur de Mucius Scévola, ce vertueux personnage qui, dans lé gouvernement de l’Asie, montra tant d’équité, de douceur et de désintéressement. Il fut ensuite tribun du peuple ; puis préteur ; enfin Metellus le choisit pour son lieutenant. Quand on eut été à-celui-ci le commandement de la. guerre" de Numidie, Rutilius revint à Rome, ne voulant pas servir sous Marius. Consul l’an 648 de Rouie, il forma les troupes avec lesquelles Marius vainquit les-Cimbres. En 660, il prit avec chaleur la défense de la province d’Asie contre les vexations des publicains. Dès ce moment il se vit en butte à la haine des chevaliers romains, qui lui intentèrent une accusation de péculat. Il se défendit avec simplicité, sans descendre à l’attitude de suppliant. Malgré son innocence reconnue, il fut déclaré convaincu/ et se retira à Smyrne, où il passa e resté de ses jours> entièrement livré à l’étude. Lorsque Mithridaté fit massacrer tous les citoyens romains qui se trouvaient en Asie, Rutilius eut le bonheur d’échapper à la mort. Sylla, vainqueur de Mithridaté, lui proposa dé revenir à Rome avec lui ; Rutilius s’y refusa « pour né pas faire,:dit Valère-Maxime, quelque chose contre les lois. » Durant son exily il écrivit en langue grecque l’histoire romaine de son temps. Il composa ses Mémoires, dont Tacite fait l’éloge dans la Vie d’Agricola.

(49). … La tête de la colonne.

Ici, par le mot principes, il ne faut pas entendre les princes, c’est-à dire le corps de troupes qui portait ce nom, niais bien ceux qui marchaient les premiers.

(50). ….. Profitant de l’avantage du nombre.

Cortius, et après lui Desmares, le Masson, de Brosses, d’Otteville, Lebrun, Mollevaut et Burnouf appliquent aux Numides ces mots numero priores. Beauzée et Dureau Delamalle les font rapporter aux Romains. La construction de la phrase, et même l’intelligence du sens, n’excluent ni l’une ni l’autre de ces deux explications; mais, dans le