Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/189

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le sens de ces mots totius anni sur comitia ; j’ai au contraire cru devoir les appliquer à dissensio ; voici mes motifs : comitia totius anni, qu’on n’a pu rendre jusqu’ici d’une manière claire qu’en traduisant les comices pour l’élection des magistrats, me semble une redondance qui n’est point dans le style de Salluste ; 2° quelques lignes plus bas, Salluste représente Aulus sortant de ses quartiers d’hiver au mois de janvier, ce qui prouve que la querelle, excitée par les tribuns, dura depuis l’époque ordinaire des comices jusqu’au commencement de l’année suivante, époque à laquelle les nouveaux magistrats devaient prendre possession de leur magistrature. Voyez la note précédente.

(22). ..... Aulus dresse des mantelets.

Végèce (liv. IV, ch. xv) donne la description de ces machines appelées par les Romains vineæ, et plus tard militari barbaricoque usu causiæ, comme l’observe cet auteur. « C’étaient des constructions légères destinées à faciliter au soldat assiégeant l’approche de la muraille. Elles formaient une espèce de cabane portative, soutenue par quatre soliveaux, haute de huit pieds, large de sept, longue de seize, ayant un double toit de planches légères et de claies, disposé en appentis, et recouvert de diverses garnitures molles pour amortir l’effet des projectiles lancés par les assiégés. Les côtés étaient munis de claies d’osier, garnies de cuir cru et de couvertures de laines, afin de les défendre des flèches et du feu. On joignait plusieurs mantelets de suite pour former, par leur assemblage, une espèce de galerie couverte sous laquelle les assiégeants s’avançaient jusqu’au pied de la muraille. Le président de Brosses conjecture ici que les soldats de Metellus employèrent en cette occasion une espèce de mantelets de construction plus simple, appelés plutei, pupitres. Cette machine, élevée sur un seul soliveau, n’avait qu’un simple parement destiné à protéger le soldat contre les coups de l’ennemi. »

(23). Élève des terrasses.

Pour élever des terrasses ou cavaliers, on faisait d’abord une enceinte carrée de palissades et de claies capables de retenir la terre. Les assiégeants, protégés par leurs pupitres, plutei, y jetaient de la terre, des bois, des fascines, etc., et, quand la surface était unie en forme d’esplanade, on y hissait ou l’on y construisait des tours auxquelles ces terrasses ou cavaliers donnaient plus d’exhaussement