Page:Œuvres complètes de Saint Ennodius, évêque de Pavie, tome 1, 1906.djvu/95

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fortune des avantages dus en partie à son mérite. Pour l’ornement et la culture de son riche naturel il fréquenta les écoles, s’adonna à l’étude des belles lettres et, jaloux d’atteindre à la perfection dont son père lui offrait le modèle, il devint par son travail un fils si accompli, que c’est à peine si le père le plus ambitieux oserait désirer davantage. Tout ce que la langue d’Athènes et de Rome ont de meilleur lui devint familier; il pesa l’or de Démosthène et le fer de Cicéron, et s’appropria leur éloquence. Il se plia aux étroites exigences de la grammaire et aux lois sévères de l’art oratoire. Pour se former à la grande éloquence il aimait à provoquer à des joutes vigoureuses ses compagnons d’étude. Mais je m’aperçois que mon affection m’entraîne au delà des limites : je proclame l’érudition de notre consul sans tenir compte de l’infériorité de mon propre talent.

Je reviens à vous, vous dont je partage la joie, les souhaits et les prières. Prions Dieu, car nos vœux n’ont pas de mesure, prions-le de nous continuer ce qu’il nous accorde et de ne pas plus mettre de terme à ses bienfaits que nous-mêmes à notre reconnaissance. Et vous, réjouissez-vous d’une si heureuse fortune, puisque après votre consulat vous avez la joie de voir votre fils Consul. Pour moi, si j’ai quelque intelligence des choses du ciel, si mon sens n’est pas tout à fait écrasé sous le