Page:Œuvres complètes de Saint Cyprien, évêque de Carthage, volume 1, 1837.djvu/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.

VI.

DE LA VANITÉ DES IDOLES[1]

Que les idoles ne sont pas des dieux ; qu’il n’y a qu’un seul Dieu ; qu’il faut croire à Jésus-Christ pour être sauvé.

Que ceux dont le paganisme a fait des dieux ne méritent pas ce titre, pour s’en convaincre il suffit de remonter à leur histoire. C’étaient des rois dont la reconnaissance des peuples avait conservé la mémoire après leur mort.[2] On leur érigea des temples, on voulut perpétuer leur souvenir par des statues, on offrit des sacrifices, on institua des fêtes en leur honneur ; et ce qui n’avait été que l’expression d’un simple regret devint par la suite un objet de culte. Vérifions les faits par quelques exemples. Mélicerte et Leucothoë ayant été précipités dans les eaux de la mer, on en fit des dieux marins. Les deux jumeaux Castor et Pollux meurent et renaissent l’un après l’autre. Esculape foudroyé devient un dieu. Hercule

  1. Il est facile de reconnaître que ce traité n’est qu’un extrait de Tertullien
  2. Pline : Hic est vetussissimus referendi gratiam bene merentibus mos, ut numinibus adscribantur. (Hist. nat., lib. ii, cap. 7.)