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§ II.

Du Sentiment comme principe de tout dans l’Homme et dans les Animaux.


Traiter de la parole, c’est parler de l’homme : ainsi, quoique la nature de l’homme ne soit pas le but de nos recherches, je ne peux me dispenser de jeter ici quelque jour sur ce qu’on entend par sentiment, afin d’arriver aux sensations, aux idées, aux besoins et aux passions qui ne sont que les modifications du sentiment. Cet élément de la vie et de la pensée, une fois connu et bien déterminé pourra donner à nos développements la force et la suite qui résultent de la clarté et de la fixité.

Le sentiment ne se définit point : il serait toujours plus clair que sa définition ; mais il sert à définir tous les phénomènes de l’âme et du corps.

Point de contact ou lien de l’esprit et de la matière ; source de plaisir et de douleur ; base d’évidence, de certitude et de toute conviction ; effet ou cause ; principe ou résultat, le sentiment, quelle que soit sa nature, est le premier