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SUR LE BAVARDAGE.

1. Le bavardage est un des vices les plus difficiles à guérir.
2. Un grand parleur est importun à tout le monde.
3. La nature en enfermant la langue semble nous avoir averti
d’en réprimer l’intempérance.
4. L’ivresse conduit à un flux intarissable de paroles. Le bavardage est une véritable ivresse.
5. Homère ne dit jamais rien de trop.
6. Inconvénients du bavardage.
7. Divers exemples.
8 et 9. Exemples de discrétion.
10 et 11. Exemples d’indiscrétion.
12. La curiosité et le bavardage marchent ordinairement de compagnie.
13 et 14. Nouveaux exemples d’indiscrétion.
15. L’indiscrétion rend souvent infidèle et traître.
16. Moyens de s’en corriger.
17. Réponses des Lacédémoniens.
18. Éloge du laconisme.
19. Ne point se presser de parler ni de répondre.
20. Ne point devancer les paroles de celui qu’on interroge.
21. Répondre avec précision.
22. Éviter surtout de parler des choses qui nous plaisent davantage, parce qu’elles entretiennent et fortifient en nous l’habitude du bavardage
23. On se repent souvent d’avoir trop parlé, jamais de s’être tu.

[1] C'est pour la philosophie une cure difficile à entreprendre et à mener à bonne fin que celle du bavardage. Le moyen de se guérir de cette maladie c'est d'écouter.

Or les bavards n'écoutent jamais. Ils parlent toujours ; et le premier mal de leur intempérance de langue, c'est qu'elle les empêche de rien entendre. Leur surdité est volontaire. Ils ont l'intention, je pense, de protester ainsi contre la nature, qui ne nous a donné qu'une seule langue en même temps