Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/86

Cette page n’a pas encore été corrigée

EUDICOS

Je crois, Socrate, qu’Hippias n’a pas besoin que nous le priions, car il n’y a rien dans ses déclarations qui le laisse supposer, puisqu’il a dit qu’il ne se déroberait à aucune question. N’est-il pas vrai, Hippias ? N’est-ce pas cela que tu as déclaré ?

HIPPIAS

Si ; mais Socrate, Eudicos, met toujours le trouble dans ce qu’on dit et l’on croirait qu’il cherche à faire du mal.

SOCRATE

Ah ! excellent Hippias, ce n’est pas volontairement que j’agis ainsi ; car je serais savant et habile, d’après ce que tu dis ; c’est involontaire chez moi. Pardonne-moi donc, puisque, de ton côté, tu es d’avis qu’il faut pardonner à celui qui fait le mal sans le vouloir.

EUDICOS

Ne le refuse pas, Hippias, mais par égard pour nous et pour être fidèle à tes déclarations précédentes, réponds aux questions que Socrate pourra te poser.

HIPPIAS

Eh bien, je répondrai, puisque tu m’en pries. Allons, pose-moi les questions qu’il te plaira.

SOCRATE

XVI. — Eh bien, Hippias, je désire vivement examiner à fond le sujet dont nous traitions tout à l’heure, à savoir quels sont les meilleurs, ceux qui font le mal volontairement ou ceux qui le font sans le vouloir. Voici, je crois, la meilleure route à suivre pour cet examen. Voyons, réponds. Y a-t-il, selon toi, de bons coureurs ?

HIPPIAS

Oui.

SOCRATE

Et de mauvais ?

HIPPIAS

Oui.