rrais également reconnaître l’infériorité de ceux qui parlent moins bien ?
Il me semble.
Alors, mon excellent ami, si nous disons qu’Ion s’entend aussi bien à expliquer les autres poètes qu’Homère, nous ne nous tromperons pas, puisqu’il convient lui-même que le même homme est juge compétent de tous ceux qui parlent des mêmes objets et que tous les poètes, ou peu s’en faut, traitent des mêmes objets.
Mais alors, Socrate, quelle peut être la cause qui fait que, si l’on parle de quelque autre poète, je ne m’y intéresse pas, que je n’ai rien qui vaille à jeter dans la conversation et que je suis véritablement endormi, tandis que, si on fait mention d’Homère, me voilà éveillé, attentif et plein d’idées.
Ce n’est pas difficile à deviner, mon camarade ; mais il est évident pour tout le monde que tu es incapable de parler d’Homère par art et par science ; car si tu pouvais en parler par art, tu pourrais parler aussi de tous les autres poètes ; car il y a, n’est-ce pas, un art poétique général ?
Oui.
Quand on a embrassé n’importe quel art dans son ensemble, est-ce que la même méthode ne sert pas à juger de tous les arts ? Ce que j’entends par là, veux-tu le savoir, Ion ?
Oui, par Zeus, je le veux ; car j’aime à vous entendre, vous autres savants.
Si seulement tu disais vrai, Ion ! mais les savants, c’est vous, les rhapsodes, les acteurs, et ceux dont