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HIPPIAS

C’est bien ce que nous avons dit.

SOCRATE

Vois si je dis vrai. Nous avons dit, autant que je me rappelle, que le beau, c’est le plaisir, non pas toute espèce de plaisir, mais celui qui vient de la vue et de l’ouïe.

HIPPIAS

C’est exact.

SOCRATE

Mais cette beauté qui vient de la vue et de l’ouïe appartient aux deux, et non à chacun séparément ; car chacun d’eux, comme il a été dit précédemment, n’est pas produit par les deux sens réunis ; mais les deux plaisirs pris ensemble sont produits par les deux sens pris ensemble, et non chacun d’eux à part ; n’est-ce pas vrai ?

HIPPIAS

C’est vrai.

SOCRATE

Ainsi ce n’est point par ce qui n’appartient pas à chacun que chacun d’eux est beau ; car le fait d’être deux n’appartient pas à chacun, de sorte qu’on peut dire, suivant notre hypothèse, que les deux eux-mêmes sont beaux, mais non que chacun d’eux l’est. Qu’en dirons-nous ? N’est-ce pas une conséquence nécessaire ?

HIPPIAS

Il le semble.

SOCRATE

XXVIII. — Dirons-nous donc que ces deux plaisirs pris conjointement sont beaux et que séparément ils ne le sont pas ?

HIPPIAS

Qui nous en empêche ?

SOCRATE

Voici, mon ami, ce qui, semble-t-il, nous en empêche, c’est que nous avons reconnu des qualités qui s’ap