Et aussi qu’il n’y a pas entre les deux de troisième état qui fasse que l’homme ne soit ni sensé ni insensé ?
Je l’ai avoué en effet.
Mais peut-il y avoir deux contraires à une seule chose ?
Pas du tout.
Dès lors le manque de bon sens et la folie risquent fort d’être la même chose ?
Apparemment.
III. — Donc, Alcibiade, en disant que tous les insensés sont fous, nous dirons bien. C’est vrai, par exemple, de tes camarades, s’il y en a qui manquent de sens, et il y en a sûrement, vrai aussi des gens plus âgés. Dis-moi en effet, au nom de Zeus, ne trouves-tu pas que dans la ville les hommes sensés sont rares, et que le grand nombre, ceux que tu traites de fous, sont insensés ?
Si.
Eh bien, crois-tu que nous puissions vivre en joie dans la société de tant de fous et que nous n’eussions pas, depuis longtemps, porté la peine de ce voisinage par les coups et blessures et autres violences que les fous commettent d’ordinaire ? Prends donc garde, bienheureux Alcibiade, que la chose ne soit autrement que tu le dis.
Comment est-elle donc, Socrate ? Il se peut en effet qu’elle soit autre que je l’ai cru.