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sur le rôle politique de son oncle et de son cousin, Platon a dû penser qu’il ne heurterait pas trop le sentiment public. Peut-être même a-t-il eu dessein de les réhabiliter.

D’ailleurs, l’intention de Platon peut s’expliquer par un autre motif, qui est sans doute le plus vraisemblable. On reprochait à Socrate ses rapports avec Critias et Alcibiade. On peut croire que, désireux de disculper son maître, Platon imagina dans le Charmide et dans les deux Alcibiade de représenter ces deux personnages en conversation avec Socrate. C’était le moyen le plus facile de montrer la nature de ses rapports avec eux. Ces conversations sur la sagesse et la vertu étaient en effet la preuve la plus convaincante que, loin de les avoir gâtés, Socrate s’était efforcé de les porter au bien, et que, s’ils avaient mal tourné, il n’en était aucunement responsable.