nt non.
SOCRATE
Mais alors quelle science, et science de quoi ?
LACHÈS
Tu l’interroges fort bien, Socrate, et il faut qu’il nous dise ce qu’il prétend qu’est cette science.
NICIAS
Cette science, Lachès, est celle des choses qu’il faut craindre et des choses qu’il faut oser, soit à la guerre, soit partout ailleurs.
LACHÈS
Voilà une définition bien absurde, Socrate.
SOCRATE
Qu’est-ce qui te fait dire cela, Lachès ?
LACHÈS
Ce qui me fait dire cela ? C’est qu’il y a une différence certaine entre la science et le courage.
SOCRATE
Ce n’est pas l’avis de Nicias.
LACHÈS
Non, par Zeus : c’est justement pour cela qu’il extravague.
SOCRATE
Alors montrons-lui la vérité, mais sans l’injurier.
NICIAS
Il ne s’agit pas de cela, Socrate ; ce que Lachès veut, à mon avis, c’est me faire passer pour un radoteur, parce qu’on l’a vu radoter lui-même tout à l’heure.
LACHÈS
XXIII. — Oui, Nicias, et je vais essayer de le démontrer. Ce que tu dis n’a pas de sens : dans les maladies, par exemple, n’est-ce pas le médecin qui connaît ce qui est à craindre ? ou crois-tu que les hommes courageux le connaissent, ou prends-tu les médecins pour des hommes courageux ?