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NICIAS

Quoi ! Socrate, ne s’agit-il pas du combat en armes et ne cherchons-nous pas si les jeunes gens doivent l’apprendre ou non ?

SOCRATE

Certainement si, Nicias. Mais quand on se demande, à propos d’un onguent pour les yeux, s’il faut l’appliquer ou non, est-ce sur le remède ou sur les yeux que porte, selon toi, la délibération ?

NICIAS

C’est sur les yeux.

SOCRATE

De même, quand on se demande s’il faut, ou non, mettre un mors à un cheval, et à quel moment, n’est-ce pas le cheval qui est en question, non le mors ?

NICIAS

C’est vrai.

SOCRATE

En un mot, toutes les fois qu’on délibère sur une chose en vue d’une autre, c’est sur la chose en vue de laquelle se fait l’examen que porte la délibération, et non sur celle qu’on examine en vue d’une autre.

NICIAS

C’est forcé.

SOCRATE

Il faut donc examiner si celui qui nous conseille est compétent pour prendre soin de la chose en vue de laquelle nous faisons notre recherche.

NICIAS

Assurément.

SOCRATE

Et dans le cas présent, disons-nous, nous examinons une science en vue de l’âme des jeunes gens, n’est-ce pas ?

NICIAS

Oui.

SOCRATE

Il faut donc rechercher lequel de nous est c