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r le sujet pour lequel ils te louent. Sois assuré que c’est un grand plaisir pour moi d’apprendre que tu jouis d’une belle réputation, et crois que je te suis tout dévoué. Tu aurais dû de toi-même fréquenter plus tôt notre maison et nous tenir pour tes amis, comme il était juste. En tout cas, à partir d’aujourd’hui, puisque nous avons renoué connaissance, réponds à mon invitation ; fais société avec nous, lie-toi avec nous et avec ces jeunes gens, pour que notre amitié se conserve en vous. Voilà ce que tu dois faire et nous te le rappellerons à l’occasion. Mais que dites-vous de la question que nous avons posée d’abord ? Quel est votre avis ? Convient-il, oui ou non, que les jeunes gens apprennent à combattre tout armés ?

SOCRATE

V. — Oui, Lysimaque, je tâcherai d’abord de te conseiller, si je le puis, sur ce sujet, et de répondre ensuite à toutes les invitations que tu m’as faites. Mais il est de toute justice, ce me semble, qu’étant plus jeune et moins expérimenté que ces messieurs, j’écoute d’abord ce qu’ils ont à dire et que je m’instruise à les entendre ; puis, si j’ai quelque chose à ajouter à ce qu’ils auront dit, de vous l’expliquer alors et d’essayer de vous convaincre, eux et toi. Que l’un de vous deux, Nicias, prenne la parole.

NICIAS

Je n’y fais pas d’objection, Socrate. À mon avis, cette science est utile à connaître aux jeunes gens pour plusieurs raisons. D’abord il est excellent qu’au lieu de s’adonner aux autres amusements auxquels ils aiment à passer leur temps de loisir, ils choisissent cet exercice qui les rendra infailliblement plus vigoureux, car il n’est inférieur à aucun des exercices du gymnase et il n’exige pas moins d’efforts ; en outre, il est, avec l’équitation, celui qui convient le mieux à un homme libre ; car pour la lutte dont nous sommes les athlètes et pour les occasions où nous sommes appelés à combattre, il n’y a qu’une seule préparation, celle qui se fait avec les instruments de guerre. Cet appren