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SOCRATE

XXX. — Ce n’est donc pas non plus en devenant riche qu’on se délivre du malheur, c’est en devenant sage.

ALCIBIADE

Evidemment.

SOCRATE

Ce n’est donc pas de murailles, de trières, ni d’arsenaux que les villes ont besoin, Alcibiade, si elles veulent être heureuses ; ce n’est pas non plus de population ni de grandeur, si la vertu leur manque.

ALCIBIADE

Assurément non.

SOCRATE

Si donc tu veux gérer les affaires de la cité avec une parfaite rectitude, c’est la vertu que tu dois donner à tes concitoyens.

ALCIBIADE

Sans doute !

SOCRATE

Mais peut-on donner ce qu’on n’a pas ?

ALCIBIADE

Comment le pourrait-on ?

SOCRATE

Il faut donc que tu acquières d’abord de la vertu, toi et tout autre homme qui veut commander et soigner non seulement sa personne et ses intérêts privés, mais aussi l’État et ce qui appartient à l’Etat.

ALCIBIADE

Tu dis vrai.

SOCRATE

Ce n’est donc pas la licence et le pouvoir de faire ce qui te plaît que tu dois te procurer à toi et à l’État, mais la justice et la sagesse.

ALCIBIADE

Évidemment.