Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/173

Cette page n’a pas encore été corrigée

SOCRATE

Comment faire pour nous en rendre compte le plus clairement ? Nous avons reconnu en effet que, si nous connaissons cela, nous nous connaîtrons aussi nous-mêmes. Au nom des dieux, cette sage inscription de Delphes, que nous avons mentionnée tout à l’heure, la comprenons-nous bien ?

ALCIBIADE

Que veux-tu dire par là, Socrate ?

SOCRATE

Je vais t’expliquer ce que je soupçonne que signifie et recommande cette inscription. Je ne vois guère d’exemples propres à l’éclaircir, en dehors de la vue.

ALCIBIADE

Comment dis-tu cela ?

SOCRATE

XXVIII. — Réfléchis avec moi. Si ce précepte s’adressait à notre œil comme à un homme et lui disait : « Vois-toi toi-même », comment interpréterions-nous ce conseil ? Ne serait-ce pas de regarder un objet où l’œil se verrait lui-même ?

ALCIBIADE

Évidemment.

SOCRATE

Cherchons donc parmi les objets celui qu’il faut regarder pour voir en même temps cet objet et nous-mêmes ?

ALCIBIADE

C’est évidemment, Socrate, un miroir ou un objet semblable.

SOCRATE

C’est juste. Et dans l’œil par lequel nous voyons, n’y a-t-il pas aussi quelque chose de cette sorte ?

ALCIBIADE

Assurément.

SOCRATE

Eh bien, as-tu remarqué que le visage de celui qui regarde dans l’œil d’un autre se montre dans la partie de