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Séance du 8 mai 1793




Société des Amis de la Liberté et de l’Égalité
110. — Séance du 8 mai 1793

Pour des mesures de salut public


Le 8 mai au soir, Robespierre reprit aux Jacobins, en les dévéloppant, les thèses de sa première intervention à la séance du matin de la Convention.

Jal des débats et correspond… Sté des Jacobins, no 409, p. 2-4.

Robespierre. En arrivant dans cette Société on m’a appris qu’on avoit convoqué les députés présents à Cette séance, de se rendre à la Convention, Je régarde comme un piège dangereux tout ce qui éloigne de cette Société les véritables défenseurs de la République ; Ce n’est pas sans raison que la Convention tient des séances du soir, son but est d’écarter les patriotes d’une assemblée qui est le boulevard de la Liberté[1] Ce matin à la Convention on nous a annoncé avec l’appareil de la terreur les progrès des insurgés dans les départémens ;[2]

Je méprise les rebelles et leurs protecteurs. Voilà le premier article de ma profession de foi».

On invite Robespierre à monter à la tribune ; il cède à ce vœux

«Et afin qu’il ne reste aucun doute sur mon système, je déclare qu’il faut non seulement exterminer tous les rebelles de la Vendée, mais encore tout ce que la France renferme de rebelles contre l’humanité et contre le peuple. (Applaudissemens réitérés.) Le peuple français veut la liberté, et il ne peut vouloir autre chose. Ses ennemie sont les hommes corrompus qui préfèrent leur intérêt à l’intérêt général. Celui-là est un insensé ; celui-là ne sait pas combiner les premiers élémens de la politîque qui ne voit pas la relation qui existe entre les révoltés et les Coblentiers ; l’arméê de la Vendée est un détachement de l’armée de Cobourg.[3]

Celui-là est un insensé qui est persuadê que les lâches partisans de Dumouriez et de Cobourg aient sérieusement l’intention de repousser les brigands de la Vendée. Il n’y a plus que deux partis en France, le Peuple et ses ennemis. Il faut exterminer tous ces êtres vils et scélérats, qui conspireront éternellement contre les droits de

  1. Robespierre s’était déjà élevée contre les séances du soir et leur suppression avait èté demandée à plusieurs reprises.
  2. Voir ci-dessus, séance précédente.
  3. L’armée autrichienne était commandéé par le prince de Saxe-Cobourg.