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Séance du 29 mars 1793


Robespierre intervient pour insister sur la lutte contre les ennemis de l’intérieur.

]al des débats et correspond,.. Sté des Jacobins, n*’ 384, p. 2. Robespierre. Il est vrai que les dangers de la patrie sont extrêmes ; c est donc le monient de prendre de grandes mesures et d’être en garde contre les plans insidieux. Le préopinant vous a annoncé de grandes mesures ; il ne vous en a proposé que de petites. Il vous a annoncé des mesures salutaires à la patrie ; il ne vous en a proposé que de funestes. Je vais le prouver ; je suis persuadé que le préopinant a des vues pures ; je n’accuse pas sa bonne foi, mais son erreur. Lorsqu’il était question de déclarer la guerre, je disais à Brissot et à ses complices : « Vous voulez porter la guerre chez les peuples étrangers, et le chef de nos armées est un contre-révolutionnaire. Vous voulez faire la guerre à l’Europe, et je vous dis que, tant que vous ne ferez pas la guerre aux ennemis intérieurs, vous n’obtiendrez aucun succès » (2). Brissot me répondit : « Le roi et ses ministres sont de bonne foi ; La Fayette est l’ami de la liberté ; la confiance dans les généraux, voilà le moyen de salut public. » (3) Mes prédictions sont accomplies, et sans la journée du 10 août, que Brissot ne voulait pas, nous serions dans les fers. Quand les Prussiens se rendirent maîtres de Verdun et de Longwy, Brissot gardait le silence. Il y a plus : il voulait fuir Paris avec la famille royale et le trésor national. Interrogez Roland. Si la nation ne s’était pas levée, si elle n’avait pas sonné le tocsin, Brunswick arrivait à Paris. (4) Si Dumouriez avait voulu profiter de ses avantages, nous n’aurions pas à soutenir aujourd’hui une guerre longue et cruelle. Les Prussiens étaient accablés par la fatigue et la maladie. On aurait pu les ensevelir dans les plaines de Champagne. Je sais que tous les soldats mordaient leur sabre en frémissant de rage de ce que l’on ne leur permettait pas de tomber sur les satellites de la tyrannie. Vous avez su avec quelle politesse Dumouriez parlait au roi de Prusse, tandis qu’il pouvait le vaincre et ensevelir sa monarchie. J’ignore quels ont été les objets et les résultats de ces conférences particulières. Tout ce que je sais c’est qu’elles ont avili le caractère d’un républicain. Dumouriez, qui pouvait exterminer à la fois les Prussiens, les Autrichiens et les émigrés, qui ne s’attendaient pas à notre résistance, et qui compîs prêtres qui n’étaient ni fonctionnaires ni militaires (Mon., 798). La seconde pétition fut présentée le 28 mars par Urenier, ei deî

XV, 798).

et elle ne fut pas prise en considération (Mon., XV, 800). (2) Voir Discours... 3« partie, 18 déc. 1701, p. 47. (3) Voir Discours... 3® partie, 30 déc. 1791, p. 71. ^ ((4) Robespierre reprend les arguments qu’il a développés ci-dessus, séance du 5 nov. 1792.