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en arrestation par le Comité de Sûreté générale de la Convention, à la sollicitation, réitérée sans doute, de l’immoral Bernard. J’ai trouvé dans cette Commune des hommes purs et capables de rendre quelques services à la République. Le citoyen Boizot, agent national du district, est de ce nombre ; il est aussi poursuivi par Bernard. Les protégés de ce Représentant ont montré, à ce qu’on m’a écrit, une joie indécente lorsque les Hébertistes ont osé t’attaquer, et ils ont pâli lorsqu’ils ont appris que ces Messieurs avoient été arrêtés. Je t’envoie copie de la lettre que j’ai écrite au Comité de Sûreté générale, et qui te fera connoître la nécessité de rappeler dans le sein de la Convention un homme qui l’aviliroit s’il étoit possible qu’elle le fut. Cet homme infame menace le département de la Haute-Saône de sa présence, l’effroi est dans les cœurs, il leur a annoncé qu’il alloit obtenir une seconde mission.

Je compte parmi les conspirateurs quelques uns des hommes qui ont été envoies à Commune-Affranchie, et qui faisoient partie de ce qu’ils appeloient l'ambulance. Leur conduite extraordinairement extravagante m’a démontré qu’ils ne voioient dans le gouvernement révolutionnaire que la permission de tout oser malgré toutes les autorités, ne reconnaissant même pas la Convention et disant qu’elle pouvoit se tromper, et par conséquent qu’ils pouvoient agir comme ils le vouloient.

Il est sûr que la mesure des comités de surveillance a été contre-révolutionnée, surtout dans les départemens méridionaux ; et que par là les familles les plus innocentes ont été quelquefois mises au désespoir et toujours inquiétées. Cette terreur inspirée à l’innocence a rendu les patriotes inactifs et a laissé agir les fripons de toutes les classes. Les hommes les plus purs se cachoient, ils craignoient la punition de leurs actions vertueuses ; ils ne respirent que depuis le supplice des conjurés.

Ecris-moi aussitôt ma lettre reçue, instruis-moi des événements, que je trouve à mon retour de l’expédition d’Oneille, la détermination que tu auras prise sur mon retour à Paris.

Il est bien étonnant que le Comité de Salut public et le Comité de Sûreté Générale écoute le procès intenté par un nommé Lafond que Vadier défend, au tribunal militaire