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Les discours de Robespierre

d’un libelle qui a circulé dans l’intérieur de la République, on a publié que la Convention préparoit l’acte d’accusation de Robespierre. Enfin, dans un manifeste royal, trouvé dans les papiers d’un conspirateur, on lit ces propres paroles, en parlant de Robespierre : « Si cet astucieux démagogue n’existoit plus, la nation seroit libre ; on ne verroit plus ces assassinats publics désignés sous le nom de jugemens légaux.»

Robespierre développe ensuite le but perfide de ces calomnies qui ne sont dirigées contre lui, que parce qu’il a mérité la confiance de la Convention nationale. Il finit par montrer à la Convention les dangers qui environnent la patrie.

Après une longue discussion, l’Assemblée décrète l’impression de ce discours. »

Journal universel, no 1706, p, 8232.

«Robespierre a prononcé un discours qui renfermait quelques principes et aussi des erreurs. Ces erreurs ont été relevées avec une sage énergie et sans personnalités, par Vadier, Cambon, Charlier, Billaud, Thirion, Amar, Barère et plusieurs autres. Le gouvernement y était attaqué ; ce gouvernement qui a sauvé et qui sauve tous les jours la République.

La Convention nationale a profité des vérités et des erreurs qu’elle avait entendues, et a rapporté un décret surpris à sa religion : ce décret portait que le discours de Robespierre serait imprimé, avec l’amendement de Couthon, de l’envoi à toutes les communes ; ce qui était dire à toute la France que Robespierre avoit raison en tout, et que la Convention nationale partageoit son sentiment contre certaines opérations du gouvernement que cependant elle conservait.

Il était naturel de le renvoyer aux deux Comités pour profiter de ce qu’il peut y avoir de bon, ou bien que Robespierre nommât ceux qui marchaient mal afin que la confiance publique, sans laquelle la liberté serait perdue, ne s’éloignât pas un seul instant. Mais tout a été cédé à l’empire de la raison et à la force des principes, et à ce sentiment pur de la liberté qui électrise les cœurs, qui réunit toutes les âmes républicaines ; et le discours ne sera point envoyé par la Convention, qui s’est prononcée à l’unanimité, et qui a déployé son grand caractère : et pour comble de bonheur, les drapeaux pris à Nieuport ont paru à la barre[1].

Le président Collot d’Herbois a dit, dans sa réponse, que les représentans du peuple montraient la même énergie que les républicains qui combattent les esclaves. »

  1. Il s’agit d’une députation apportant les drapeaux pris par nos troupes à Nieuport. Barère annonça cette victoire au cours de la même séance {Mon., XXI, 881).