Page:Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre, tome 10.djvu/170

Cette page n’a pas encore été corrigée

166 LES DISCOURS DE ROBESPIERRE

sins du Champ-de-Mars, des complices de La Fayette, des aristocrates reconnus, quelle inquiétude ne doit pas nous donner l’établissement de 45 clubs de section, sur-tout dans les sections qui de tout tems ont passé pour séduites, corrompues, influencées par la quantité d’ennemis du peuple qu’on y rencontre.

Peut-on douter qu’ils n’aient jusque dans ces assemblées des émissaires qui s’introduisent là pour y fomenter et faire naître des propositions ridicules, des arrêtés imprudens, dangereux, qui peuvent amener le trouble et la confusion dans l’ordre social. Ils se déguisent sous toutes les formes pour parvenir à leurs fins, et c’est souvent sous l’habit le moins suspect que nous trouverons un ennemi le plus acharné du bien public.

Je conclus de-là que les patriotes ne sauraient trop surveiller les assemblées des clubs de sections ; qu’ils doivent se défier de toutes les propositions qui leur sont faites par les hommes qui ne sont pas reconnus purs par de longues épreuves.

Quant à la section des Invalides, je demande qu’on suspende la correspondance ; car si le club a pu admettre des aristocrates connus, il peut s’être trompé sur des hommes suspects, mais moins connus que dans les assemblées du peuple. Il ne faut point de patriotes du 1 août ; il en faut moins encore du 3 1 mai. Cependant on peut s’apercevoir qu’aujourd’hui tous les royalistes sont républicains, tous les Brissotins sont montagnards (Qu’on juge donc de ce qui arriverait d’un tel rassemblement) (1). Je demande que chaque Société populaire s’épure avec le plus grand soin, et que les Jacobins n’accordent leur correspondance qu’à ceux qui auront subi cette formalité avec la dernière rigueur. »

Journal historique et politique, n° 125, p. 2. « Robespierre annonce à la Société, que les aristocrates attendent le moment favorable pour faire un mouvement contre-révolutionnaire, et qu’ils se réunissent dans des clubs, qu’ils ont soin de nommer Sociétés populaires ; il demande que les patriotes procèdent à l’épurement de toutes les Sociétés populaires de sections, dont le nombre augmente tous les jours. La Société arrête que les sociétés populaires de sections, seront invitées à s’épurer sans délai. »

Extraite dan* FeuilU du lalut puUic, n* 134, p. 4. (1) Add. du Journal de la Montagne, p. 1018.