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126 LES DISCOURS DE ROBESPIERRE

nisation constitutionnelle du gouvernement. Les Enragés maintenant éliminés, Hébert critiquait les Comités de gouvernement dans son Père Duchesne. Le 18 septembre 1793, ces attaques se concrétisèrent dans une pétition du club des Cordeliers qui fut fort mal accueillie par la Convention (1). Le 25 septembre au soir, aux Jacobins, Raisson rendit compte « des attaques réitérées, quoique vaines, qu’on fait au Comité de salut public » ; il fit allusion à la pétition des Cordeliers « qui contient si visiblement des principes qui servent nos ennemis », comme au discours prononcé par Hébert, le 21 août aux Jacobins, et demandant l’organisation constitutionnelle du pouvoir exécutif. Robespierre, une fois encore, démontra « que le système d’organiser en ce moment le ministère constitutionnel n’est autre que celui de chasser la Convention elle-même ».

Journal de la Montagne, t. I, n<» 118, p. 840-841 ; Journal des Jacobins, n» 508, p. 2 (texte très proche) ; Gazette nationale, ou le Moniteur universel, nP 278, p. 1 156 (2). « Robespierre. Ceux qui ont pu de bonne foi avoir quelques scrupules sur la destitution d’Houchard et de quelques autres généraux, peuvent se rassurer, s’ils considèrent que les mêmes moyens employés pour soustraire Custine au supplice qu’il méritoit, se renouvellent en faveur de celui-ci qui n’est pas moins coupable. Le Comité de salut public a jette avant-hier un coup-d’œil sur l’état des armées. Il a frémi de connoître que leurs succès étoient confiés à des mains corrompues, à des traîtres, à des conspirateurs. Un plan dont le succès étoit infaillible avoit été formé et communiqué à Houchard. (Ici Robespierre développe tous les avantages de ce plan dont le but étoit d’anéantir d’un seul coup nos ennemis). Il ne falloit pas, ajoute-t-il, de connoissances militaires pour s’en convaincre. Il étoit impossible pour quiconque connoît les hommes et les localités qu’il échappât un seul Anglais pour porter aux autres la nouvelle de ce désastre. Il n’en a pas tenu compte et le Comité de salut public a vu que Houchard, à qui on a contesté du talent, en a montré beaucoup pour éviter de battre les Anglais. Il y a réussi. Heureusement un général de division, homme de courage et vrai républicain (Et je dois rendre ici justice au ministre de la guerre, il en a placé d’excellens à la tête de chaque division) ; ce général, dis-je, dont le nom est respecté dans la Révolution, Jourdan, se met à la tête de sa division, lui inspire tout le feu du républicanisme dont son âme est embrasée ; il se précipite sur Hondschootcl’emporte et empêche par ce succès les malheurs qui dévoient fondre sur l’armée, malheurs combinés et provoqués par le général.

(Ici l’orateur cite une foule de traits qui prouvent la profonde trahison d’Houchard et sa connivence avec les Anglais, qu’il a fui jusqu’à trois fois, retournant sur ses pas de peur de les atteindre, et d’être obligé de les combattre malgré lui.)

(1) Arch. pari, LXXIV, 288.

(2) Mon., XVII, 771 . Extraits dans Auiaud, V, 421. Mention dans G. Waltbr, 786. Voir E. Hamel, III, 147.