Page:Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre, tome 1.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je vous admire et je vous aime,
Lorsque, rival de d’Aguesseau,
Aux yeux d’un Tribunal suprême
De loin vous montrez le flambeau.
Je vous aime, lorsque vos larmes
Coulent pour les maux des humains,
Et quand de la veuve en alarmes
Les pleurs sont séchés par vos mains.

Mais[1] lorsqu’admis à nos mystères,
Je vous vois, le verre à la main,
Assis au nombre de mes frères[2],
Animer ce charmant festin[3],
Quand votre cœur joyeux présage
Nos jeux et nos aimables soins,
Je vous aime encore davantage
Et ne vous admire pas moins.

Ô des magistrats le modèle !
Quand vous signalerez pour nous
Votre indulgence et votre zèle,
Vous serez applaudi de tous.
Vous devez aimer nos mystères ;
Car en quel lieu trouverez-vous
Des cœurs plus unis, plus sincères.
Des plaisirs plus vrais et plus doux ?

Des guirlandes qui nous sont chères
Aimez donc aussi les appas,
Et, dès cet instant, à vos frères
Ouvrez votre cœur et vos bras.
Pardon, Amour, pardon, Glycère,
Je conviens que, dans ce moment,
À vos doux baisers je préfère
Celui d’un magistrat charmant.


  1. Virgule.
  2. Pas de ponctuation.
  3. Point.