Par elle, la saison nouvelle
Emprunte un nouvel agrément.
La nature devient plus belle,
Le printems, paroît plus riant.
La beauté des présens de Flore,
Toujours contrainte à s’embellir
À la déesse qu’elle adore
Ravit l’hommage du zéphyr.
Mais en vain, négligeant ces armes
Elle est souvent rebelle aux lois.
Elle conserve assez de charmes
Pour nous vaincre à la fin du mois.
Au tribunal d’un juge inique
Notre bon droit fut rejeté
Mais il peut braver la critique ;
Il est absout par la beauté.
De tout temps. Messieurs de justice,
Pour elle, furent indulgens.
Vénus reçoit leur sacrifice
Thémis a reçu leurs sermens.
Pour moi d’être vaincu par elle
Je me console avec raison
Vingt fois pour souper avec elle
Je veux payer le violon.
À UNE BEAUTÉ TIMIDE[1]
Quoi vous poussez la modestie
Jusques à la timidité !
Vous avez tort, jeune Sylvie[2]
Vous avez tort en vérité,