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» C’est pour t’avoir trop aimé que tu me tiens sans doute de tels propos. Adieu, pars donc, je te le permets ; je vais moi-même t’ouvrir la porte. »




À Rome, dans la sainte ville, l’on chante et l’on sonne les cloches ; la procession s’avance solennellement, et le pape marche au milieu.

C’est Urbain, le pieux pontife ; il porte la tiare, et la queue de son manteau de pourpre est portée par de fiers barons.

« — Ô Saint-Père ! pape Urbain, tu ne quitteras pas cette place sans avoir entendu ma confession et m’avoir sauvé de l’enfer. »

La foule élargit son cercle ; les chants religieux cessent. Quel est ce pèlerin pâle et effaré, agenouillé devant le pape ?

« — Ô Saint-Père ! pape Urbain, toi qui peux lier et délier, soustrais-moi aux tourments de l’enfer et au pouvoir de l’esprit malin.

» Je me nomme le noble Tannhaeuser. Je voulais goûter amours et plaisirs, et je me rendis à la montagne de Vénus, où je restai sept ans durant.

» Dame Vénus est une belle femme, pleine de