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rêve ; je m’y promène, les diamants étincellent, je ne suis pas aussi aveugle que vous le croyez : l’or et les diamants éclairent ma nuit, la nuit du dernier Facino Cane, car mon titre passe aux Memmi. Mon Dieu ! la punition du meurtrier a commencé de bien bonne heure ! Ave Maria…

Il récita quelques prières que je n’entendis pas.

— Nous irons à Venise, m’écriai-je quand il se leva.

— J’ai donc trouvé un homme, s’écria-t-il le visage en feu.

Je le reconduisis en lui donnant le bras ; il me serra la main à la porte des Quinze-Vingts, au moment où quelques personnes de la noce revenaient en criant à tue-tête.

— Partirons-nous demain ? dit le vieillard.

— Aussitôt que nous aurons quelque argent.

— Mais nous pouvons aller à pied, je demanderai l’aumône… Je suis robuste, et l’on est jeune quand on voit de l’or devant soi.

Facino Cane mourut pendant l’hiver après avoir langui deux mois. Le pauvre homme avait un catarrhe.

Paris, mars 1836.