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DERNIÈRE PARTIE.

Dans la semaine suivante, après la messe de mariage qui, selon l’usage de quelques familles du faubourg Saint-Germain, fut célébrée à sept heures à Saint-Thomas-d’Aquin, Calyste et Sabine montèrent dans une jolie voiture de voyage, au milieu des embrassements, des félicitations et des larmes de vingt personnes attroupées ou groupées sous la marquise de l’hôtel de Grandlieu. Les félicitations venaient des quatre témoins et des hommes, les larmes se voyaient dans les yeux de la duchesse de Grandlieu, de sa fille Clotilde, qui toutes deux tremblaient agitées par la même pensée.

— La voilà lancée dans la vie ! Pauvre Sabine, elle est à la merci d’un homme qui ne s’est pas tout à fait marié de son plein gré.

Le mariage ne se compose pas seulement de plaisirs aussi fugitifs dans cet état que dans tout autre, il implique des convenances d’humeur, des sympathies physiques, des concordances de caractère qui font de cette nécessité sociale un éternel problème. Les filles à marier aussi bien que les mères connaissent les termes et les dangers de cette loterie, voilà pourquoi les femmes pleurent à un mariage, tandis que les hommes sourient. Les hommes croient ne rien hasarder, les femmes savent bien tout ce qu’elles risquent.

Dans une autre voiture qui précédait celle des mariés, se trouvait la baronne du Guénic à qui la duchesse vint dire : — Vous êtes