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quel un insecte vit éternellement dans son immuable beauté. L’âme et le corps d’une femme restent ainsi purs et dans la forme de leur jeunesse. Est-ce ces Tedeschi que tu regrettes ?

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« Ta statue ne se finira donc point ? Je voudrais t’avoir en marbre, en peinture, en miniature, de toutes les façons, pour tromper mon impatience. J’attends toujours la Vue de Belgirate au midi et celle de la galerie, voilà les seules qui me manquent. Je suis tellement occupé, que je ne puis aujourd’hui te rien dire qu’un rien, mais ce rien est tout. N’est-ce pas d’un rien que Dieu a fait le monde ? Ce rien, c’est un mot, le mot de Dieu : Je t’aime !

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« Ah ! je reçois ton journal ! Merci de ton exactitude ! tu as donc éprouvé bien du plaisir à voir les détails de notre première connaissance ainsi traduits ?… Hélas ! tout en les voilant, j’avais grand’peur de t’offenser. Nous n’avions point de Nouvelles, et une Revue sans Nouvelles, c’est une belle sans cheveux. Peu trouveur de ma nature et au désespoir, j’ai pris la seule poésie qui fût dans mon âme, la seule aventure qui fût dans mes souvenirs, je l’ai mise au ton où elle pouvait être dite, et je n’ai pas cessé de penser à toi tout en écrivant le seul morceau littéraire qui sortira de mon cœur, je ne puis pas dire de ma plume. La transformation du farouche Sormano en Gina ne t’a-t-elle pas fait rire ?

« Tu me demandes comme va la santé ? mais bien mieux qu’à Paris. Quoique je travaille énormément, la tranquillité des milieux a de l’influence sur l’âme. Ce qui fatigue et vieillit, chère ange, c’est ces angoisses de vanité trompée, ces irritations perpétuelles de la vie parisienne, ces luttes d’ambitions rivales. Le calme est basalmique. Si tu savais quel plaisir me fait ta lettre, cette bonne longue lettre où tu me dis si bien les moindres accidents de ta vie. Non ! vous ne saurez jamais, vous autres femmes, à quel point un véritable amant est intéressé par ces riens. L’échantillon de ta nouvelle robe m’a fait un énorme plaisir à voir ! Est-ce donc une chose indifférente que de savoir