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— Oh ! elle est jolie. Ça ne déplaisait pas à Jacques. Et puis moi j’avais besoin de détails sur elle, de détails physiques sur sa taille, sur sa poitrine, sur son teint, sur mille choses enfin.

— Je ne comprends pas.

— Tu vas voir. Quand j’ai connu tout ce que je voulais savoir, je me suis rendue chez un… comment dirais-je… chez un homme d’affaires… tu sais… de ces hommes qui font des affaires de toute sorte… de toute nature… des agents de… de… de publicité et de complicité… de ces hommes… enfin tu comprends.

— Oui, à peu près. Et tu lui as dit ?

— Je lui ai dit, en lui montrant la photographie de Clarisse (elle s’appelle Clarisse) : « Monsieur, il me faut une femme de chambre qui ressemble à ça. Je la veux jolie, élégante, fine, propre. Je la payerai ce qu’il faudra. Si ça me coûte dix mille francs, tant pis. Je n’en aurai pas besoin plus de trois mois. »

Il avait l’air très étonné, cet homme. Il demanda : « Madame la veut-elle irréprochable ? »

Je rougis, et je balbutiai : « Mais oui, comme probité. »

Il reprit : « … Et… comme mœurs ?… » Je n’osai pas répondre. Je fis seulement un signe