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III

Dès que le dîner fut fini, Chantal me prit par le bras. C’était l’heure de son cigare, heure sacrée. Quand il était seul, il allait le fumer dans la rue ; quand il avait quelqu’un à dîner, on montait au billard, et il jouait en fumant. Ce soir-là, on avait même fait du feu dans le billard, à cause des Rois ; et mon vieil ami prit sa queue, une queue très fine qu’il frotta de blanc avec grand soin, puis il dit :

— À toi, mon garçon !

Car il me tutoyait, bien que j’eusse vingt-cinq ans, mais il m’avait vu tout enfant.

Je commençai donc la partie ; je fis quelques carambolages ; j’en manquai quelques autres ; mais comme la pensée de Mlle  Perle me rôdait dans la tête, je demandai tout à coup :