Page:Œuvres complètes de Guy de Maupassant, X.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’honneur de venir dîner chez nous à l’occasion des Rois. Vous choisirez vous-même le jour. »

Le jeune homme, un peu surpris, leva la tête et planta ses yeux dans les yeux de son collègue, puis il répondit, sans détourner son regard pour bien lire la pensée de l’autre : « Mais, mon cher, c’est que… tous mes soirs sont promis d’ici quelque temps. »

Cachelin insista, d’un ton bonhomme : « Voyons, ne nous faites pas le chagrin de nous refuser après le service que vous m’avez rendu. Je vous en prie, au nom de ma famille et au mien. »

Lesable, perplexe, hésitait. Il avait compris, mais il ne savait que répondre, n’ayant pas eu le temps de réfléchir et de peser le pour et le contre. Enfin, il pensa : « Je ne m’engage à rien en allant dîner », et il accepta d’un air satisfait en choisissant le samedi suivant. Il ajouta, souriant : « Pour n’avoir pas à me lever trop tôt le lendemain. »