Page:Œuvres complètes de Guy de Maupassant, X.djvu/226

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce matin, sur la route de Beuzeville, entre neuf heures et dix heures, un portefeuille en cuir noir contenant cinq cents francs et des papiers d’affaires. On est prié de le rapporter à la mairie, incontinent, ou chez maître Fortuné Houlbrèque, de Manerville. Il y aura vingt francs de récompense.

Puis l’homme s’en alla. On entendit encore une fois au loin les battements sourds de l’instrument et la voix affaiblie du crieur.

Alors on se mit à parler de cet événement, en énumérant les chances qu’avait maître Houlbrèque de retrouver ou de ne pas retrouver son portefeuille.

Et le repas s’acheva.

On finissait le café, quand le brigadier de gendarmerie parut sur le seuil.

Il demanda :

— Maître Hauchecorne, de Bréauté, est-il ici ?

Maître Hauchecorne, assis à l’autre bout de la table, répondit :

— Me v’là.

Et le brigadier reprit :

— Maître Hauchecorne, voulez-vous avoir la complaisance de m’accompagner à la mairie ? M. le maire voudrait vous parler.

Le paysan, surpris, inquiet, avala d’un coup son petit verre, se leva et, plus courbé