Page:Œuvres complètes de Guy de Maupassant, X.djvu/183

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Dès qu’il aperçut son maître, le domestique se mit à sangloter, criant :

– Vous m’avez dénoncé, monsieur ; ce n’est pas bien, après ce que vous m’aviez promis. Vous manquez à votre parole d’honneur, monsieur Marambot ; ce n’est pas bien, ce n’est pas bien !…

M. Marambot, stupéfait et désolé d’être soupçonné, leva la main :

– Je te jure devant Dieu, mon garçon, que je ne t’ai pas dénoncé. J’ignore absolument comment messieurs les gendarmes ont pu connaître la tentative d’assassinat sur moi.

Le brigadier eut un sursaut.

– Vous dites qu’il a voulu vous tuer, monsieur Marambot ?

Le pharmacien, éperdu, répondit :

– Mais, oui… Mais je ne l’ai pas dénoncé… Je n’ai rien dit… Je jure que je n’ai rien dit… Il me servait très bien depuis ce moment-là…

Le brigadier articula sévèrement :

– Je prends note de votre déposition. La justice appréciera ce nouveau motif dont elle ignorait, monsieur Marambot. Je suis chargé d’arrêter votre domestique pour vol de deux canards enlevés subrepticement par lui chez M. Duhamel, pour lesquels il y a des témoins du délit. Je vous demande pardon, monsieur