Page:Œuvres complètes de François Villon.djvu/84

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et ung enfer où damnez sont boulluz :
L’ung me faict paour, l’autre joye et liesse.
La joye avoir fais-moy, haulte Deesse,
A qui pecheurs doivent tous recourir,
Comblez de foy, sans faincte ne paresse.
En ceste foy je vueil vivre et mourir.

ENVOI.

Vous portastes, Vierge, digne princesse,
Jesus regnant, qui n’a ne fin ne cesse.
Le Tout-Puissant, prenant nostre foiblesse,
Laissa les cieulx et nous vint secourir ;
Offrist à mort sa très clère jeunesse ;
Nostre Seigneur tel est, tel le confesse.
En ceste foy je vueil vivre et mourir.


LXXX.

Item, m’amour, ma chère Rose,
Ne luy laisse ne cueur ne foye :
Elle aymeroit mieulx autre chose,
Combien qu’elle ait assez monnoye :
Quoy ? une grand bourse de soye,
Pleine d’escuz, profonde et large :
Mais pendu soit-il, que je soye,
Qui luy lairra escu ne targe.

LXXXI.

Car elle en a, sans moy, assez.
Mais de cela il ne m’en chault ;
Mes grans deduictz en sont passez ;
Plus n’en ay le cropion chauld.