Page:Œuvres complètes de François Villon.djvu/77

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LXI.

Car j’ay mys le plumail au vent :
Or le suyve qui a attente ;
De ce me tays dorenevant.
Poursuyvre je vueil mon entente,
Et, s’aucun m’interroge ou tente
Comment d’amours ose mesdire,
Ceste parolle les contente :
« Qui meurt a ses loix de tout dire. »

LXII.

Je cognoys approcher ma soef ;
Je crache, blanc comme cotton,
Jacobins gros comme ung estoeuf :
Qu’est-ce à dire ? que Jehanneton
Plus ne me tient pour valeton,
Mais pour ung vieil usé regnart…
De vieil porte voix et le ton,
Et ne suys qu’ung jeune coquart.

LXIII.

Dieu mercy et Jaques Thibault,
Qui tant d’eau froide m’a faict boyre,
En ung bas lieu, non pas en hault ;
Manger d’angoisse mainte poire ;
Enferré… Quand j’en ay memoire,
Je pry pour luy et reliqua,
Que Dieu luy doint… et voire, voire,
Ce que je pense… et cetera.

LXIV.

Toutesfoys, je n’y pense mal,
Pour luy et pour son lieutenant ;