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Que c’est nature feminine,
Qui tout vivement veult aymer.
Autre chose n’y sçay rymer ;
Fors qu’on dit, à Reims et à Troys,
Voire à l’Isle et à Sainct-Omer,
Que six ouvriers font plus que troys.

LIV.

Or ont les folz amans le bond,
Et les dames prins la vollée ;
C’est le droit loyer qu’amours ont ;
Toute foy y est violée,
Quelque doulx baiser n’acollée.
De chiens, d’oyseaulx, d’armes, d’amours,
Chascun le dit à la vollée :
« Pour ung plaisir mille doulours. »


DOUBLE BALLADE
SUR LE MÊME PROPOS.

Pour ce, aymez tant que vouldrez,
Suyvez assemblées et festes,
En la fin jà mieulx n’en vauldrez,
Et sy n’y romprez que vos testes :
Folles amours font les gens bestes :
Salmon en idolatrya ;
Samson en perdit ses lunettes…
Bien heureux est qui rien n’y a !

Orpheus, le doux menestrier,
Jouant de flustes et musettes,