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Qui, pour ly grand Dieux adorez,
Bastist eglises et convens ?
S’en son temps il fut honorez,
Autant en emporte ly vens.

Où sont de Vienne et de Grenobles
Ly Daulphin, ly preux, ly senez ?
Où, de Dijon, Sallins et Dolles,
Ly sires et ly filz aisnez ?
Où autant de leurs gens privez,
Heraulx, trompettes, poursuyvans ?
Ont-ilz bien bouté soubz le nez ?…
Autant en emporte ly vens.

ENVOI.

Princes à mort sont destinez,
Et tous autres qui sont vivans ;
S’ils en sont coursez ou tennez,
Autant en emporte ly vens.


XLII.

Puys que papes, roys, filz de roys,
Et conceuz en ventres de roynes,
Sont enseveliz, mortz et froidz,
En aultruy mains passent leurs resnes ;
Moy, pauvre mercerot de Renes,
Mourray-je pas? Ouy, se Dieu plaist ;
Mais que j’aye faict mes estrenes,
Honneste mort ne me desplaist.

XLIII.

Ce monde n’est perpetuel,
Quoy que pense riche pillart ;
Tous sommes soubz coutel mortel.