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POÉSIES

Envers les officiers royaulx,
Comme messieurs les despourveuz.

B. De congnoissance bien pourveuz
Et de sagesse. M. On nous a veuz
Si gentilz et si francs. B. Si doulx.
M. Helas ! cent escuz nous sont deubz.
B. Au fort, si nous les eussions euz,
On en tint plus compte de nous.

M. Nous avons faict plaisir à tous.
B. Chère à dire : D’ond venez-vous ?
M. Esmerillonnez. B. Advenans.
M. Cent escus, et juger des coups.
On auroit beau mettre aux deux bouts,
Se nous ne tenions des gaignans.

B. Nous sommes deux si beaulx gallans.
M. Fringans. B. Bruyans. M. Allans. B. Parlans
M. Esmeuz de franche volunté.
B. Aagez de sens. M. Et jeunes d’ans.
B. Bien gays. M. Assez rescéans.
B. Povres d’argent. M. Prou de santé.

B. Chascun de nous est habité.
M. Maison à Paris. B. Bien monté,
Aussi bien aux champs qu’en la ville.
M. Il y a ceste malheurté
Que de l’argent qu’avons presté
Nous n’en arrons ne croix ne pille.

B. Où sont les cens et deux cens mille
Escus que nous avions en pile,