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POÉSIES

B. Je m’esbas. M. Je passe mon dueil.
B. Le plus souvent, quand je me fume,
Je batteroye comme fer d’enclume,
Si je me trouvoye tout seul.

M. Je ris. B. Je bave sur mon sueil.
M. Je donne à quelqu’une ung guin d’œil.
B. Je m’esbas à je ne sçay quoy.
M. J’entretiens. B. Je fais bel accueil.
M. On me fait tout ce que je vueil,
Quand nous sommes mon paige et moy.

B. Je ne demande qu’avoir dequoy,
Belle amye, et vivre à requoy,
Faire tousjours bonne entreprise,
Belles armes, loyal au Roy.
M. Mais trois poulx rempans en aboy
Pour le gibier de la chemise !

B. Je porteroye pour ma devise
La marguerite en or assise
Et le houx partout estandu.
M. Vostre cry, quel ? B. Nouvelle guise.
M. Riens en recepte, tant en mise,
Et, toute somme, item perdu.

B. Je vous seroye, au residu,
Gorgias sur le hault verdi
Le bel estomac d’alouette.
M. Robbe ! B. De gris blanc, gris perdu,
Bien emprunté et mal rendu,
Payé d’une belle estiquette.

M. Puis la chaîne d’or, la baguette,