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POÉSIES DIVERSES

Et vous, mon corps, vil qui estes ou pire
Qu’ours ne pourceau, qui faict son nid ès fanges,
Louez la Court, avant qu’il vous empire,
Mère des bons, et sœur des benoistz anges !

ENVOI.

Prince, trois jours ne vueillez m’escondire,
Pour moy pourvoir, et aux miens adieu dire ;
Sans eulx, argent je n’ay, icy n’aux changes.
Court triumphant, fiat, sans me desdire ;
Mère des bons, et sœur des benoistz anges !



BALLADE
DE L’APPEL DE VILLON.

Que dites-vous de mon appel,
Garnier ? Feis-je sens ou follie ?
Toute beste garde sa pel ;
Qui la contrainct, efforce ou lye,
S’elle peult, elle se deslie.
Quand à ceste peine arbitraire
On me jugea par tricherie,
Estoit-il lors temps de me taire ?

Se fusse des hoirs Hue Capel,
Qui fut extraict de boucherie,
On ne m’eust, parmy ce drapel,
Faict boyre à celle escorcherie :
Vous entendez bien joncherie ?
Ce fut son plaisir voluntaire