Page:Œuvres complètes de François Villon.djvu/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Beaulx enfans et droictz comme joncs,
Les voyans, je m’en dessaisine,
Et, sans recevoir, leur assigne,
Seur comme qui l’auroit en paulme,
A ung certain jour que l’on signe,
Sur l’hostel de Guesdry Guillaume.

CXXII.

Quoy que jeunes et esbatans
Soyent, en rien ne me desplaist ;
Dedans vingt, trente ou quarante ans
Bien autres seront, se Dieu plaist.
Il faict mal qui ne leur complaist,
Car ce sont beaux enfans et gents ;
Et qui les bat ne fiert, fol est,
Car enfans si deviennent gens.

CXXIII.

Les bourses des Dix-et-huict clers
Auront ; je m’y vueil travailler :
Pas ilz ne dorment comme lerz,
Qui trois mois sont sans resveiller.
Au fort, triste est le sommeiller
Qui faict aise jeune en jeunesse,
Tant qu’enfin luy faille veiller,
Quant reposer deust en vieillesse.

CXXIV.

Cy en escris au collateur
Lettres semblables et pareilles :
Or prient pour leur bienfaicteur,
Ou qu’on leur tire les oreilles.
Aucunes gens ont grand merveilles,
Que tant m’encline envers ces deux ;