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assez de français, et l’une d’entre elles est citoyenne et républicaine[1]. Il faudra bien lui faire respirer l’air de la patrie.

Je serre bien affectueusement la main à M. Schwabe.




À M. SCHWABE.

Paris, 1er juillet 1848.


Mon cher Monsieur,

Je vous remercie de l’intérêt affectueux qui vous a fait penser à moi, à l’occasion des terribles événements qui ont affligé cette capitale. Grâce au ciel, la cause de l’ordre et de la civilisation l’a emporté. Nos excellents amis MM. Say et Anisson étaient à la campagne, l’un à Versailles, l’autre en Normandie. Leurs fils ont pris part à la lutte et en sont sortis avec honneur, mais sans blessure.

Ce sont les fausses idées socialistes qui ont mis les armes à la main à nos frères. Il faut dire aussi que la misère y a beaucoup contribué ; mais cette misère elle-même peut être attribuée à la même cause, car depuis qu’on a voulu faire de la fraternité une prescription légale, les capitaux n’osent plus se montrer.

Voici un moment bien favorable pour prêcher la vérité. Pendant tous ces jours de troubles, il m’est arrivé de parcourir les rangs de la garde nationale, essayant de montrer que chacun devait demander à sa propre énergie les moyens d’existence et n’attendre de l’État que justice et sécurité. Je

  1. Une des filles de madame Schwabe, née à Paris, peu après la révolution de février.(Note de l’éditeur.)