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et exacts, ils ont rectifié, complété l’œuvre ; leurs noms sont ignorés, tandis que celui de Colomb retentit de siècle en siècle. — Mais, Monsieur, le génie n’est-il pas le roi de l’avenir plutôt que du présent ? Peut-il prétendre à une influence immédiate et pratique ? ses puissants élans vers des régions inconnues sont-ils bien compatibles avec le maniement des hommes du siècle et des affaires ? C’est un doute que je propose ; votre avenir le résoudra.

Vous voulez bien reconnaître, Monsieur, que j’ai parcouru le domaine de la Liberté, et vous me conviez à m’élever jusqu’à l’Égalité, et puis encore jusqu’à la Fraternité. Comment n’essayerai-je point, à votre voix, de nouveaux pas dans cette noble carrière ? Je n’atteindrai pas, sans doute, les hauteurs où vous planez, car les habitudes de mon esprit ne me permettent plus d’emprunter les ailes de l’imagination. Mais je m’efforcerai du moins de porter le flambeau de l’analyse sur quelques coins du vaste sujet que vous proposez à mes études.

Permettez-moi de vous dire en terminant, Monsieur, que quelques dissidences accidentelles ne m’empêchent pas d’être le plus sincère et le plus passionné de vos admirateurs, comme j’espère être un jour le plus fervent de vos disciples.




À M. PAULTON[1].


Paris, 29 juillet 1845.

Mon cher Monsieur, ainsi que je vous l’ai annoncé, je vous envoie quatre exemplaires de ma traduction, que je vous prie de remettre aux éditeurs du Times, du Morning-

  1. L’un des lecturers de l’Anti-corn-laws League. (Note de l’édit.)