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Nous étions encore en face de grands dangers, entre autres la guerre extérieure. Je ne savais ce qu’on pouvait attendre de Napoléon, je savais ce qu’on pouvait attendre de Cavaignac, qui s’était prononcé pour la Paix. J’ai eu mes préférences, je les ai loyalement exprimées. C’était mon droit, c’était même mon devoir, de dire ce que je faisais et pourquoi je le faisais. C’est à cela que je me suis borné. Le suffrage universel m’a donné tort. Je me suis rallié comme je le devais à sa volonté toute-puissante. Je défie qu’on me signale un vote d’opposition systématique à l’Élu du 20 décembre. Je me considérerais comme un factieux, si j’entravais, par une rancune ridicule, la grande et utile mission qu’il a reçue du Pays.

Comme membre du Comité des finances et plus tard de la commission du Budget, j’ai travaillé, autant que l’état de nos finances le permettait, aux réformes qui, vous le savez, ont toujours été le but de mes efforts. J’ai concouru à la réduction de l’impôt du sel et de la poste. Membre de la Commission des boissons, nous avions préparé une réforme radicale, que les moments comptés de l’Assemblée ajournent à un autre temps. J’ai fortement insisté pour la diminution de l’armée, et j’aurais voulu arriver à adoucir la dure loi du recrutement.

Sur la question de la dissolution de l’Assemblée, je n’ai jamais varié. Faire les lois organiques indispensables à la mise en œuvre de la constitution, rien de plus, rien de moins.

Compatriotes, voilà mes actes, je les livre à votre impartialité.

Si vous jugez à propos de me réélire, je vous déclare que je persévérerai dans la ligne que vous m’avez tracée, en avril 1848 : Maintenir la République ; fonder la sécurité.

Que si, sous l’influence des jours mauvais que vous avez traversés, vous avez conçu d’autres idées, d’autres espé-