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de se tromper, sa faculté de mettre en action une cause qui renferme nécessairement des conséquences, qu’il n’est pas possible d’anéantir, tant que la cause existe ; la seule manière d’anéantir la cause, c’est d’éclairer le libre arbitre, de rectifier le choix, de supprimer l’acte ou l’habitude vicieuse ; et rien de cela ne se peut que par la loi de Responsabilité.

On peut donc affirmer ceci : l’homme étant ce qu’il est, le mal est non-seulement nécessaire, mais utile. Il a une mission ; il entre dans l’harmonie universelle. Il a une mission qui est de détruire sa propre cause, de se limiter ainsi lui-même, de concourir à la réalisation du bien, de stimuler le progrès.

Éclaircissons ceci par quelques exemples pris dans l’ordre d’idées qui nous occupe, c’est-à-dire dans l’économie politique.

Épargne, Prodigalité.

Monopoles.

Population[1]

La Responsabilité se manifeste par trois sanctions :

La sanction naturelle. C’est celle dont je viens de parler. C’est la peine ou la récompense nécessaires que contiennent les actes et les habitudes.

La sanction religieuse. Ce sont les peines et les récompenses promises dans un autre monde aux actes et aux habitudes, selon qu’ils sont vicieux ou vertueux.

La sanction légale. Les peines et les récompenses préparées d’avance par la société.

De ces trois sanctions, j’avoue que celle qui me paraît fondamentale c’est la première. En m’exprimant ainsi, je

  1. Les développements intéressants que l’auteur voulait présenter ici, par voie d’exemples, et dont il indiquait d’avance le caractère, il ne les a malheureusement pas écrits. Le lecteur pourra y suppléer en se reportant au chapitre xvi de ce livre, ainsi qu’aux chapitres vii et xi du pamphlet Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas, t. V, pages 363 et 383. (Note de l’éditeur.)