XVII
SERVICES PRIVÉS, SERVICE PUBLIC
Les services s’échangent contre des services.
L’équivalence des services résulte de l’échange volontaire et du libre débat qui le précède.
En d’autres termes, chaque service jeté dans le milieu social vaut autant que tout autre service auquel il fait équilibre, pourvu que toutes les offres et toutes les demandes aient la liberté de se produire, de se comparer, de se discuter.
On aura beau épiloguer et subtiliser, il est impossible de concevoir l’idée de valeur sans y associer celle de liberté.
Quand aucune violence, aucune restriction, aucune fraude ne vient altérer l’équivalence des services, on peut dire que la justice règne.
Ce n’est pas à dire que l’humanité soit alors arrivée au terme de son perfectionnement ; car la liberté laisse toujours une place ouverte aux erreurs des appréciations individuelles. L’homme est dupe souvent de ses jugements et de ses passions ; il ne classe pas toujours ses désirs dans l’ordre le plus raisonnable. Nous avons vu qu’un service peut être apprécié à sa valeur sans qu’il y ait une proportion raisonnable entre sa valeur et son utilité ; il suffit pour cela que nous donnions le pas à certains désirs sur d’autres. C’est le progrès de l’intelligence, du bon sens et des mœurs qui